Comment faire sa propre bière

Faire sa propre bière chez soi n’a rien de très compliqué, mais demande de la rigueur si vous voulez avoir quelque chose de buvable.
Avec un peu de pratique, il devient même assez aisé de faire quelque chose de bon !

Le processus de création de la bière de divise en trois étapes principales.

  • L’empâtage, lors duquel le malt sera mixé avec l’eau, afin d’obtenir ses sucres, et de la couleur.
  • L’ébullition, lors de laquelle une infusion de houblon sera réalisée, afin d’obtenir de l’amertume et de l’odeur.
  • La fermentation, pour transformer le moût en bière.

Lorsque je mentionne des quantités dans cet article, il s’agit toujours dans un objectif d’un résultat final d’une vingtaine de litres de bière.

Les ingrédients

La bière est constituée de quatre ingrédients principaux, auxquels peuvent s’en ajouter d’autres en fonction de l’effet souhaité.

  • L’eau, qui constitue 90% du mélange.
  • Du malt, qui est une céréale germée.
  • Du houblon, qui est une plante grimpante.
  • De la levure, sèche ou liquide.

Bien évidemment, tous ces ingrédients ne se retrouvent pas dans la bière finie. Ils sont utilisés lors de la conception afin d’en soutirer leurs protéines et sucres et de les mélanger à l’eau.
Ainsi, votre bière obtiendra de l’amertume du houblon. Mais vous n’aurez jamais de feuille au fond du verre.

L’empâtage

L’empâtage consiste à apporter de l’eau à une température adéquate, puis à la mélanger au malt.
Ce faisant, le malt va libérer les sucres qu’il contient, qui se mélangeront à l’eau.
Ces sucres pourront ensuite se transformer en alcool, ou bien donner de la douceur à la bière.

malt eau empâtage empâtage

Au niveau quantité, pour 20 litres d’eau, j’utilise entre 4 et 6 kg de malt.
Plus de malt est utilisé, et plus de sucres seront tirés, résultant en plus d’alcool. Mais trop de malt empêche l’eau de circuler correctement, et donc de récupérer tous les sucres.

La température de l’eau est l’élément le plus important lors de l’empâtage. En effet, en fonction de cette température, le malt produira des sucres différents, qui se transformeront en alcool ou non.

En fin d’empâtage, on retire le malt et fait un rinçage. Celui-ci consiste à faire couler de l’eau sur le malt, afin de le rincer et de finir de récupérer les sucres qui auraient pu rester dessus.

L’ébullition

Comme son nom l’indique, lors de l’ébullition, nous allons porter notre moût à 100°. Cette ébullition a plusieurs objectifs.

Tout d’abord, celle-ci nous permet de stériliser notre moût. Nous aurons besoin que celui-ci n’ait plus aucune bactérie lors de la fermentation, sans quoi celles-ci prendront le dessus sur la levure.
Ensuite, elle permet aux protéines extraites du malt de coaguler, produisant des odeurs et ajoutant au gout de notre bière.
Enfin, en faisant une infusion de houblon dans notre eau, nous pouvons encore ajouter de l’arôme, du gout ou de l’amertume.

ébullition

L’ébullition dure généralement une heure. Au-delà de ce temps, les sucres vont commencer à caraméliser et se déposer au fond du bassin.

Les recettes de bière que vous pourrez trouver en ligne ou sur ce blog vous indiqueront de mettre à un moment précis de votre ébullition.
Cela est dû au fait que celui-ci apporte des effets différents en fonction du temps laissé dans le moût.

Pendant 5 à 10 minutes, il produira de l’arôme. Puis pendant 10 minutes, il produira du gout. Enfin, il produira de l’amertume.
Ainsi, si vous laissez votre houblon pendant 15 minutes dans votre moût, vous n’aurez plus aucun arôme de produit. En revanche, vous aurez du gout.

Suite à la fermentation, nous allons ramener le moût à température ambiante, et ce le plus rapidement possible afin d’éviter sa contamination par des bactéries.

La fermentation

Il est habituel de dire que le brasseur réalise la moitié du travail, et la levure fait l’autre moitié.

La levure peut se présenter sous la forme d’une poudre sèche, ou d’un liquide. Dans les deux cas, il s’agit de champignons unicellulaires sélectionnés pour certaines de leurs propriétés en adéquation avec le type de bière que l’on souhaite produire.

Une fois dans le moût, elles vont consommer le sucre, et produire de l’alcool ainsi que du gaz carbonique.
La durée de la fermentation dépends du type de bière produit, mais est généralement d’une vingtaine de jours.

Pendant ce temps, la levure produisant du gaz carbonique, on utilise un barboteur, dans lequel on placera un peu d’eau.

barboteur

L’eau dans le barboteur empêche l’oxygène et les bactéries d’entrer. En revanche, lorsque la pression dans la cuve de fermentation est trop grande, le gaz carbonique peut s’échapper.
Pendant une partie de la fermentation, la cuve va donc produire des bulles de gaz carbonique. C’est le signe que votre bière fermente correctement !

Une fois la fermentation terminée, il faudra alors conditionner la bière dans des bouteilles, ou un fût.
On rajoute alors un peu de sucre (environ 5 g par litre), afin de redémarrer la fermentation et de produire du CO2, qui restera dans le contenant et donnera des bulles à notre bière.

embouteillage bouteilles

À la vôtre !

Si vous mettez votre bière en bouteille, il faut alors attendre une dizaine de jours avant de déguster afin de laisser se produire suffisamment de gaz carbonique.
Si vous utilisez un fût, la bière est consommable quelques heures après la mise sous pression.

Et voilà ! Environ un mois après avoir débuté la réalisation de votre bière, vous pouvez déguster celle-ci. Et commencer à réfléchir à la prochaine !

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